· Rire: le rire est un phénomène complexe. Il se manifeste physiquement : « Les muscles du visage, le grand zygomatique (qui va des pommettes jusqu’au coin des lèvres) et le risorius (au coin des lèvres) s’animent. L’orbiculaire inférieur des paupières se tend. Les narines se dilatent. On expire et on inspire de plus en plus vite. Le diaphragme se soulève. Les boyaux se tordent » (Héliane Bernard et Alexandre Faure, C’est quoi le rire ?, 2009). On peut rire pour des raisons purement corporelles : à cause de chatouilles, voire de ce qu’on appelle le gaz hilarant (nom commun pour le protoxyde d’azote). Mais c’est aussi une expérience mentale, voire esthétique : un spectacle, une situation comique, un bon mot provoquent le rire. Enfin, toutes les expériences (y compris l’observation quotidienne) prouvent que le rire est plus intense lorsqu’il est partagé.
· « Rire est le propre de l’homme » : cette expression, très connue, remonte au Grec Aristote (IVe siècle avant J.-C). Rabelais la reprend dans son fameux « Avis aux lecteurs » de Gargantua en 1534. Cette expression met en lumière l’universalité du rire dans l’espèce humaine : tous les hommes connaissent cette expérience esthétique et physiologique. Mais ils ne rient pas tous des mêmes choses car l’humour est toujours ancré dans la société. Ainsi, au Paraguay, les Indiens Guayaki raillent n’importe quel homme portant un panier-signe d’une féminité insupportable. Chez les Nambikwara, tribu brésilienne, on rit de bon cœur des amoureux qui s’embrassent en public. Les Européens n’auraient absolument pas cette réaction. Par ailleurs. L’affirmation d’Aristote a été scientifiquement récusée. Il a été démontré, il y a plus de vingt ans, que les grands singes sont aussi capables de rire. Plus récemment, un neurobiologiste américain a montré que les rats riaient aussi !!!
· « Rire absolu et rire relatif » : la distinction entre rire absolu et rire relatif est due à Baudelaire qui suggérait d’opérer une classification des comiques. Il appelle « rire absolu » le rire carnavalesque, joyeux et créatif, qu’il trouve peu fréquent en France. Il désigne sous le terme de « rire relatif » les formes de la satire et de la moquerie, plus propres selon lui aux écrivains français.
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