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Au début des années soixante, les jeunes découvrent de nouveaux rythmes venus d’outre-Manche et d’outre-Atlantique. A 17 heures, autour du poste à transistors que les parents n’ont pas manqué d’acheter, ils se retrouvent pour écouter «Salut les Copains», qui débute par le «Chouchou de la semaine» avant de proposer, par la voix de Daniel Filipacchi, les succès du hit-parade.
Le jeudi, jour du congé scolaire, ou le dimanche, dans les surprises-parties, ils dansent le rock, le twist, le madison ou le hully-gully sur les succès du 45 tours vinyle qui tourne sur le Teppaz qu’on leur a offert pour Noël ou parce qu’ils ont bien travaillé à l’école. Leurs idoles s’appellent Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Sheila, Françoise Hardy, Frank Alamo et les Beatles. Ce sont leurs «copains», au grand désespoir de parents qu’on appelle les «croulants».
C'est le temps où les familles commencent à panser les blessures d’une guerre d’Algérie qui leur a fait perdre un fils ou un frère, où la France accueille des centaines de milliers de pieds-noirs, obligés de quitter leur terre natale sans espoir de retour.
C'est le temps des pionniers d’une télévision, encore en noir et blanc, de Pierre Sabbagh à Guy Lux en passant par Georges de Caunes, Léon Zitrone, Albert Raisner et Jean-Christophe Averty, de la naissance d’une deuxième chaîne et d’émissions comme «Age tendre et têtes de bois», «Intervilles» ou «Les Raisins verts». Sans oublier des feuilletons passionnément suivis parmi lesquels «Le Temps des copains», «Janique Aimée», «Belle et Sébastien» et «Belphégor».
C'est le temps d’une nouvelle génération de créateurs qui va bouleverser la mode. Parmi eux, Pierre Cardin, Yves Saint Laurent, Daniel Hechter et André Courrèges.
C'est le temps où l’on part en vacances en famille à bord d’une DS, d’une 404 ou d’une R 16, où les robots ménagers commencent à côtoyer, dans les cuisines, machines à laver et réfrigérateurs.
C'est le temps où l’on casse les fauteuils au Palais des Sports et où 150 000 jeunes se retrouvent le 22 juin 1963, place de la Nation, pour une nuit musicale historique. Quelques jours plus tard, dans Le Monde, le sociologue Edgar Morin, maître de recherches au CNRS, analyse ce phénomène et emploie pour la première fois le mot « yé-yé »…
Le livre Chronique des années yéyé raconte la France en ce temps où l’on savourait de nouvelles formes de liberté et un progrès en marche, où l’on parlait d’amour mais pas de chômage, où l’on chantait et dansait, le sourire aux lèvres.
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