J’ai ajouté des liens vers des conférences vraiment intéressantes sur le thème de la famille : dans la barre de droite sous le titre « Génération(s) ».
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dimanche 23 mai 2010
Pourquoi les Français ont besoin de rire...
Après les succès d'«Astérix» et «Enfin veuve», une autre comédie semble promise à un triomphe - «Bienvenue chez les Ch'tis» de Dany Boon -, tandis que les Français plébiscitent programmes radio loufoques, one-man-show comiques et blagues idiotes diffusées sur la toile. Décryptage d'un phénomène aux allures de thérapie sociale.
Lire plus par ici.
lundi 17 mai 2010
La fin de la “génération”?
Les « non-parents », des gens qui ne veulent pas faire d'enfants.
(Source: http://www.rue89.com/2010/05/16/les-non-parents-des-gens-qui-ne-veulent-pas-faire-denfants-151502)
La première édition française de la fête des non-parents a réuni, samedi, une joyeuse bande de gens qui ont refusé de procréer.
« Rien n'est plus beau que le sourire d'un enfant posant ses yeux émerveillés sur le monde qui l'entoure. » Beurk, non ? Alors qu'une femme enceinte ressemble à une baleine et un nouveau-né à un Gremlin, l'ambiance générale après 30 ans est à la béatitude devant le-miracle-de-la-vie.
Pour affirmer leur liberté de ne pas se reproduire tout en pratiquant à souhait l'acte qui permet de le faire, une centaine de personnes se sont retrouvées, ce samedi, auComptoir Général à Paris, à côté de ce vilain canal Saint-Martin si complaisant avec les poussettes.
A l'initiative de la Fête des non-parents (une première en France, après une édition belge), on retrouve Théophile de Giraud, auteur de « L'Art de guillotiner les procréateurs », Frédérique Longrée, Corinne Maier, auteur de « No Kid, 40 bonnes raisons de ne pas avoir d'enfants » et Noël Godin, le célèbre entarteur. La présence de ce vieux gros Belge à la voix de stentor, « spécialiste de l'anarchisme » (la dénomination le fait se gondoler), complètement azimuté et qui a entarté BHL à sept reprises, augurait d'une bonne soirée.
Une expo photo de bébés en plastique martyrisés
Bon, au début, c'était bizarre. Une dame brune sympa mais les yeux dans le vide, la quarantaine, m'attrape par le bras et me traîne devant le cabinet de curiosité du Comptoir Général, où elle voit des signes partout :
« Tu vois l'enfant, il est sur du noir, et l'as de pique est déchiré. Le roi regarde du côté de la reine sans tête, parce que la tête de la reine est derrière le roi. C'est comme ces mannequins de lingerie qui n'ont pas de tête, dès que les enfants lèvent les yeux de la poussette, ils voient ça, on les habitue, c'est symbolique. »
OK ouais. J'essaie de ramener la conversation vers quelque chose de sensé. « Vous par exemple, pourquoi vous n'avez pas eu d'enfants ? » « Quand j'ai arrêté la pilule, j'ai senti tous mes ancêtres qui remontaient le long de mon corps. » Ah…
Un peu plus loin, sous une expo photo très étrange de bébés en plastique martyrisés, trois personnes avec trois bières parlent de façon intelligible. Il y a Bruno, la cinquantaine, qui n'aime pas les enfants. « Ma mère est désespérée ! » Ça le fait marrer.
Avis à la maman de Bruno : votre fils n'aime vraiment pas les enfants, ça ne sert à rien de le forcer, surtout que maintenant il sort avec une dame qui en a un donc c'est presque pareil en moins chiant et moins cher.
Bruno discute avec Stéphanie, une femme très jolie à l'air sûr d'elle (je dis ça pour ceux qui pensent que y'a que les moches qui viennent à ce genre de soirée, rapport à la frustration). Stéphanie pense que plus on fait d'études, moins on a envie de se reproduire, ce qui n'est pas faux statistiquement. Elle a préféré privilégier « son confort de vie », même si à 25 ans elle se payait la honte quand sa famille la déguisait en catherinette.
A côté, Stéphane (une fille, même si elle s'appelle Stéphane) a eu un enfant, mais en est « très contente » (ouf). Elle est venue par intérêt pour le dénatalisme écologique.
Pourquoi procréer dans un monde tout niqué ?
En gros, certains écolos pensent que la Terre est un peu étriquée et que la repeupler n'est pas forcément malin, compte tenu des ressources. C'est le sujet du débat de ce soir.
On peut choisir de ne pas avoir d'enfants juste parce qu'on n'aime pas ça, mais aussi pour plein de raisons politiques, comme l'envie de lutter contre la pollution des couches et tout le CO2 produit par les marmots (qui deviendront des gens et pollueront avec leur 4X4), ou parce que c'est absurde de procréer dans un monde tout niqué.
Je croise aussi une dame venue avec dix personnes de OnVaSortir.com, des non-parents qui arborent fièrement une capote accrochée avec du ruban rouge à leur col de veste, un dessinateur de Siné Hebdo qui n'a plus de travail parce que Siné Hebdoc'est fini, qui s'en fout un peu des enfants mais qui est là pour voir Noël Godin, qui est rigolo.
Le débat commence. Théophile de Giraud boit sa bière dans un biberon, ça plaît aux photographes. Corinne Maier :
« Depuis quelques années, la France subit une offensive nauséabonde sur le thème “travail, maternité, identité nationale”. »
Elle, malgré ses deux rejetons ados présents dans la salle, veut affirmer la place des « ne-pas-istes » dans la société. « Jean-Jacques Rousseau était un grand subversif et a abandonné ses enfants à l'assistance publique », rappelle Corinne Maier, même si elle n'appelle pas l'ensemble de la population à imiter le philosophe.
Laure Noualhat, journaliste environnementaliste à Libération, prépare un documentaire sur les « no kids ». Elle cite Pauline Bonaparte : « La première moitié de notre vie est gâchée par nos parents, la seconde par nos enfants. » La clé, pour Laure Noualhat, c'est d'éviter de se reproduire sur une planète pourrie où il n'y a pas assez de place pour tout le monde.
Sur ces propos, Noël Godin déclame : « Pondre des lardons, c'est maso à crever et contre-révolutionnaire, ça gagatise », tonne l'entarteur. « La maternité, c'est la servitude volontaire par excellence. Au même titre que les curés, les flics et les patrons, les parents sont les loufiats du capital. » « Noël président ! » gueule quelqu'un à la fin de son discours. « Les présidents dans la flotte ! » répond Noël, cohérent.
« Mangeons-les ! »
Après, il y a le moment un peu gênant où Xavier Renou, le Désobéissant, accuse tout ce beau monde de malthusianisme et dit que le problème, ce n'est pas les enfants, mais le capitalisme.
Dans la salle, une fracture doublée d'une incompréhension générale apparaît. Heureusement, Laure Noualhat reprend la parole pour dire que l'infanticide est une sagesse quand on n'a ni la contraception, ni l'avortement. Tout le monde trouve ça très courageux, et Noël Godin hurle « Mangeons-les ! »
Là, un prof se lève : « Le meilleur moyen de ne pas avoir d'enfants, c'est de faire comme moi. Devenez prof. » Tout le monde rit. Puis on parle de la grève des ventres, moyen de pression politique qui, si ça se trouve, pourrait marcher. Il paraît même qu'une fois, au Danemark, une centrale nucléaire a été décommandée grâce à ça.
Alors que moi aussi, amusée, je siffle une petite bière, un vieux monsieur me demande de quel journal je viens. « Les Inrockuptibles, vous connaissez ? » « Oui, enfin… surtout mes enfants. »
Camille Polloni.
dimanche 9 mai 2010
Quelques mots-clés pour le thème « Génération(s) »
Dans un article du blog, le 21 avril 2009, vous trouverez les mots-clés pour le thème « Le détour ».
1- 1- Axe temporel
- Passé
· Histoire collective
· Histoire individuelle
· Histoire intégrale
· Mémoire
· Souvenir(s)
· Musée
· Archives
- Futur
· Avenir
· Projet
2- 2- Axe social et sociologique
- Microsociologie
· Famille
· Hérédité
· Généalogie
· Amour paternel/filial
· Crise d’adolescence
· Conflit de générations
· Ancêtre/descendant
· Compagnonnage
- Macrosociologie
· Société/ collectivité/ communauté
3- 3- Axes juridique et éthique
· Filiation/succession/héritage
· Transmission, dette, trahison
· Intégration
4- 4- Axe culturel
· Continuité/rupture
· Modes-Codes-Références culturelles
· Film culte, chanson culte, livre culte, objet culte
· Lectures et relectures/ Inconscient collectif
A mes étudiants : envoyez-moi un mail s’il y a un mot qui vous semble « obscur » J !
Génération yéyé
et
la definition
Au début des années soixante, les jeunes découvrent de nouveaux rythmes venus d’outre-Manche et d’outre-Atlantique. A 17 heures, autour du poste à transistors que les parents n’ont pas manqué d’acheter, ils se retrouvent pour écouter «Salut les Copains», qui débute par le «Chouchou de la semaine» avant de proposer, par la voix de Daniel Filipacchi, les succès du hit-parade.
Le jeudi, jour du congé scolaire, ou le dimanche, dans les surprises-parties, ils dansent le rock, le twist, le madison ou le hully-gully sur les succès du 45 tours vinyle qui tourne sur le Teppaz qu’on leur a offert pour Noël ou parce qu’ils ont bien travaillé à l’école. Leurs idoles s’appellent Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Sheila, Françoise Hardy, Frank Alamo et les Beatles. Ce sont leurs «copains», au grand désespoir de parents qu’on appelle les «croulants».
C'est le temps où les familles commencent à panser les blessures d’une guerre d’Algérie qui leur a fait perdre un fils ou un frère, où la France accueille des centaines de milliers de pieds-noirs, obligés de quitter leur terre natale sans espoir de retour.
C'est le temps des pionniers d’une télévision, encore en noir et blanc, de Pierre Sabbagh à Guy Lux en passant par Georges de Caunes, Léon Zitrone, Albert Raisner et Jean-Christophe Averty, de la naissance d’une deuxième chaîne et d’émissions comme «Age tendre et têtes de bois», «Intervilles» ou «Les Raisins verts». Sans oublier des feuilletons passionnément suivis parmi lesquels «Le Temps des copains», «Janique Aimée», «Belle et Sébastien» et «Belphégor».
C'est le temps d’une nouvelle génération de créateurs qui va bouleverser la mode. Parmi eux, Pierre Cardin, Yves Saint Laurent, Daniel Hechter et André Courrèges.
C'est le temps où l’on part en vacances en famille à bord d’une DS, d’une 404 ou d’une R 16, où les robots ménagers commencent à côtoyer, dans les cuisines, machines à laver et réfrigérateurs.
C'est le temps où l’on casse les fauteuils au Palais des Sports et où 150 000 jeunes se retrouvent le 22 juin 1963, place de la Nation, pour une nuit musicale historique. Quelques jours plus tard, dans Le Monde, le sociologue Edgar Morin, maître de recherches au CNRS, analyse ce phénomène et emploie pour la première fois le mot « yé-yé »…
Le livre Chronique des années yéyé raconte la France en ce temps où l’on savourait de nouvelles formes de liberté et un progrès en marche, où l’on parlait d’amour mais pas de chômage, où l’on chantait et dansait, le sourire aux lèvres.
samedi 8 mai 2010
Générations Rock
Le rock naît dans les années 1950 au moment même où la société américaine réalise l’étendue du problème racial qui la divise. Le rock devient le symbole d’une génération et ses différentes évolutions vont-elles aussi être liées aux générations qui vont suivre.
Dès ses premiers riffs, le rock marque les générations. Dans les années 1950, Bill Haley touche à la fois les noirs et les blancs avec son « Rock Around the Clock ».
En 1965, The Rolling Stones traduisent l’insatisfaction générale avec « I Can’t Get no Satisfaction » pendant que The Who crachent au monde des adultes leur hymne « My Generation » (déjà sur ce blog).
L’envie de changer le monde, d’être libre traverse la jeunesse qui se retrouve dans l’hymne de Steppenwolf « Born to be wild », bande originale du film Easy Rider (1969) de Dennis Hopper.
Le début des années 1970 voit l’émergence des scènes hard rock et heavy metal avec des groupes comme Led Zeppelin dont « Stairway to Heaven » va marquer une génération par son mysticisme, Deep Purple qui touche le public en évoquant l’incendie d’une salle de concert dans « Smoke on the water » et Black Sabbath qui draine contestataires et transgressifs avec ses ambiances sataniques et sombres « Paranoid ».
A la fin des années 1970, les Punks hurlent à la face du monde leur « No future » avec pour emblème les Sex Pistols qui prônent « Anarchy in the U.K ».
Chaque ère trouve son groupe représentatif, que ce soit le côté grandiloquent du « Bohemian Rhapsody » (1975) de Queen en accord avec la démesure des années 1970, la new wave de Police qui incarne l’envol technologique des années 1980 ou le hard FM de Europe dont « Final Countdown » marque l’insouciance du milieu des années 1980.
En 1991, « Smells like Teen Spirit » (déjà sur ce blog) de Nirvana envahit les charts et devient l’hymne de la « génération X » qui ne trouve pas sa place dans la société qu’on lui propose.
A la fin de la décennie, Marilyne Manson rassemble des amateurs de rock, de metal et de gothic en fustigeant une Amérique trop puritaine et trop conservatrice. En 1999, « Rock is Dead », en référence au « Dieu est mort » de Nietzsche incarne ce rejet des valeurs établies.
Chaque famille de rock génère des fans qui trouvent en elle un grand frère capable de les mener sur la route de l’existence, soit pendant une période, soit durant toute leur vie.
samedi 1 mai 2010
2001, l’odyssée de l’espace, Stanley KUBRICK, 1968.
Le thème du détour prend plusieurs aspects dans l’œuvre de Kubrick. Au premier degré, nous avons ce voyage de Bowman vers Jupiter à la recherche du troisième artefact. Le premier a éveillé l’Homme, le second placé sur la Lune prévient les extraterrestres de l’entrée dans l’âge spatial et le dernier conduit le survivant du vaisseau dans une autre galaxie. Mais le cheminement de Bowman est aussi intellectuel et métaphysique. Confronté à la solitude, à un ordinateur fou, puis à sa métamorphose de la dernière séquence du film, il renaît transformé après avoir survécu à une quête initiatique voulue par des êtres que l’on ne verra jamais. Le film apparaît donc comme essentiellement visuel, métaphorique, symbolique et elliptique. L’évolution humaine suggérée dès les premières images se fait par bonds successifs et non pas de manière continue. D’où l’ellipse temporelle qui accélère le récit en faisant passer quatre millions d’années d’un seul coup avant de placer l’intrigue dans les derniers mois avant l’évolution suivante.
Les détours du discours.
Le temps de la narration et le temps du récit sont rarement en phase totale dans un roman ou un film. L’intrigue peut ainsi être soit ralentie (par des portraits, des descriptions, des analepses ou des contrepoints), soit accélérée (par des ellipse ou des prolepses). L’analepse (flash-back) est un procédé qui permet au narrateur de faire un bond dans le passé pour raconter un élément qui va servir à la bonne compréhension du récit. Le film Pulp Fiction de Quentin Tarantino ne fonctionne que sur une structure par analepses enchâssées en étant quasiment construit à l’envers pour finalement revenir à la première scène. Dans le film 2001,l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, une longue ellipse de plusieurs millions d’années sépare la première apparition d’un monolithe au début du film, de celle de la station spatiale.
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