samedi 24 avril 2010

Kafka sur le rivage, Haruki Murakami, 2003

Aux frontières du surnaturel et de la réalité, ce roman développe une double quête, celle de Nakata issu de la génération détruite par Hiroshima et celle de Kafka Tamura, enfant d’une génération sans passé. Tous les deux incarnent un Japon coupé de ses racines qui se cherche un avenir.
Kafka Tamura est un adolescent fugueur que la route va amener chez Mlle Saeki, une bibliothécaire quinquagénaire. Nakata, simple d’esprit, a soixante ans et sait parler aux chats depuis un étrange accident survenu en 1944. Tous deux suivent des chemins parallèles qui les conduisent entre réel et irréel.
Fondé sur de multiples quêtes initiatiques, oniriques, personnelles et métaphysiques, qui s’imbriquent et se croisent, Kafka sur le rivage est aussi un roman du questionnement, une mise abyme de l’art et une vaste fresque contemporaine que mettent en valeur l’immense culture de l’auteur et sa capacité à évoquer les petits riens de la vie qui en font toute la saveur. On suit les différentes intrigues en, essayant de comprendre derrière les apparences, les intentions des personnages et le but de leurs quêtes. Si les chemins paraissent distincts, une vérité immanente semble pousser les deux personnages vers de buts proches.
L’utilisation d’une double narration qui crée des détours narratifs parfaitement maîtrisés accentue ce mélange entre réel et irréel. Le récit de Kafka est en effet écrit à la première personne du singulier et au présent, tandis que celui de Nakata se déroule à la troisième et au passé. A cela s’ajoute la présence d’extraits de journaux er de rapports de police au début du roman qui donne l’impression de suivre une enquête aux éléments inexplicables. 

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