Né d’une ressemblance entre Chaplin et Hitler (la fameuse moustache), le scénario est écrit en 1938 et le film, qui vise à mobiliser l’opinion (aux USA notamment, extérieurs au conflit), est terminé malgré de nombreuses pressions en juin 1940, bien avant la fin de la Guerre.
L’histoire : Un barbier juif ayant participé à la Grande Guerre et sauvé la vie d’un pilote retrouve le ghetto après vingt ans d’amnésie. Entre-temps, le dictateur anti-sémite Hynkel, son sosie, a pris le pouvoir. Les séquences alternent palais/ghetto.
Le thème : Rire de la raison contre la déraison : « Il fallait rire de Hitler » écrit Chaplin dans Ma vie. Ce devoir de rire fait de l’œuvre une arme de lutte contre le nazisme, non seulement sur le front idéologique, en ridiculisant la bêtise de la dictature (Goebbels devient Garbitsch, garbage, ordure, et Goering, Herring, hareng).
Rire de dérision : le grotesque du personnage et de son idéologie est montré à travers les discours de Hynkel, son comportement puéril, et bestial.
Rire de résistance : l’amnésie du barbier lui permet, de retour au ghetto, d’échapper à la propagande. Il est le seul, avec Hannah qui souligne leur salutaire distraction, à réagir sainement. Ce nécessaire recul est la base du comique de Chaplin : sourd au chant guttural des sirènes nazies, il révèle leur évidente absurdité.
Mais on ne peut pas rire de tout. Chaplin fixe les limites du rire et dénonce le rire mauvais des Nazis et le rire bête.
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